Nous sommes en 1995. La tournée mondiale Apple New Media passe par Cannes. Christian Braut couvre l’évènement pour le magazine Keyboard. Après le discours d’ouverture prononcé par Peter Gabriel, les nouveautés « multimédia » se succèdent. Parmi elles : la première application de réalité virtuelle grand public conçue pour créer des panoramas, QuickTime VR. C’est le coup de foudre.

Fasciné par cette technologie, il s’équipe du matériel nécessaire et propose à un ami patron du prestigieux complexe résidentiel Capri Digital Studio, où enregistrent Sting, Zucherro, Maria Carey…, de réaliser un « 360 » de la cabine. Une passion est née et avec elle le démarrage d’une nouvelle activité : celle de « photographe panoramiste ».

Comment réalise-t-on un panorama ?

Christian Braut nous l’explique : « L’appareil est posé sur un pied et fixé sur une tête spécifique conçue pour se mouvoir dans toutes les directions.

La prise de vues consiste, au moyen d’un certains nombres de photos qui se chevauchent, à couvrir intégralement la sphère : à photographier devant, derrière, à droite, à gauche, en haut, en bas. Ces photos sont ensuite ensuite assemblées — stichées — à l’aide de logiciels spécialisés et la sphère reconstituée. »

Au départ, cette sphère est donc conçue pour réaliser des panoramas au sein desquels le visiteur évolue de façon interactive et qui, le plus souvent, se destinent à une intégration sur des sites Internet. Depuis quelques années, on peut en outre s’y immerger totalement en se coiffant d’un casque de réalité virtuelle.

Christian Braut affiche au compteur plus de 2 000 de ces panoramas  qu’il conçoit pour des Office de Tourisme, dans le secteur de l’hôtellerie, de l’immobilier, de la musique (dont un « 360 » sonorisé pour Jean-Louis Aubert )… ou tout simplement pour son plaisir (ceux qu’il publie sur Google Maps totalisent près de 20 millions de vues). Sa réalisation la plus prestigieuse : la visite virtuelle du Château Louis XIV, la demeure la plus chère au monde (275 millions d’euros). Pour ce faire, il va jusqu’à s’équiper d’un mât permettant de faire monter l’appareil photo à quinze mètres, appareil qu’il accrochera également à un drone pour aller… encore plus haut.

Quelques clichés plus tard, il monte une première exposition dans un restaurant du Cap Ferret, et reçoit un accueil enthousiaste. Fasciné de nouveau, cette fois par les étonnantes courbes que le procédé confère aux images, Christian Braut va notamment faire de deux presqu’îles qu’il affectionne tout particulièrement, celle du Guérande et celle du Cap Ferret, ses terrains de jeu.

Les expositions s’enchaînent : Le Pouliguen, Le Cap Ferret (notament chez Pascal Bataille, à l’hôtel Côté Sable), La Baule, Paris, Louveciennes…, les publications dans la presse également (Arcachon et son Bassin, Derby Magazine…), puis les ventes à Drouot, sans oublier les livres d’art. Le premier sur la Presqu’île de Guérande (2012), le deuxième sur la Presqu’île du Cap Ferret (2014), et le troisième de nouveau sur la Presqu’île de Guérande (2019), projet qu’il initie et co-signe avec deux autres photographes. Présentation des livres et d’une sélection de photos… par ici.

Dans le prolongement des visites virtuelles, Christian Braut se passionne pour les gigapixels : ces panoramas « partiels, constitués de plusieurs dizaines à plusieurs centaines voire milliers de photos.

Deux déclinaisons là encore : des versions interactives avec un niveau de zoom incroyablement élevé ou des versions imprimées… très grand format. Voir par exemple le phare du Cap Ferret ainsi qu’une sélection de réalisations.

Artiste « photosensible », Christian Braut pose son trépied sur la ligne du temps pour faire d’un paysage un mouvement éternel. Comme un instant de poésie, une respiration, ses panoramas ouvrent de nouveaux horizons… à l’infini. Laissez vous transporter par l’émotion du format panoramique, prenez place dans l’image. Vous pourrez alors focaliser et explorer la photographie dans toute sa dimension.

Une invitation à plonger au coeur du panorama, à se laisser surprendre, à surfer sur la vague d’intrigants paysages tout en courbes, à s’immerger dans un monde où le réel flirte avec l’imaginaire… à moins que ce ne soit le contraire.